Un Peu d’Attitude

by Dr. Elliot Mechanic

Il existe des journaux, des magazines et des revues partout dans le monde et les lecteurs n’ont que l’embarras du choix. Ce qui me fascine le plus, quand j’en lis, ce sont les lettres que les lecteurs envoient au rédacteur en chef de ces publications. Par exemple, un magazine spécialisé en audio auquel je suis abonné publie régulièrement des lettres dans lesquelles les expéditeurs demandent au magazine « d’annuler leur abonnement! » Cela se produit généralement quand des lecteurs ne partagent pas le compte rendu sur un produit ou le point de vue d’un article ou encore lorsqu’ils trouvent une publicité de mauvais goût. Réveillez-vous! Pourquoi ces râleurs n’écrivent-ils pas eux-mêmes leurs propres articles ou n’impriment-ils pas eux-mêmes leur propre magazine? Tous les mois, j’ai hâte de recevoir mon magazine et je serais franchement déçu s’il n’existait pas. D’accord, la plupart des lettres publiées sont de nature constructive et ajoutent au contenu éditorial, mais quant aux autres, elles proviennent, selon moi, de personnes à la recherche de leur 30 secondes de célébrité.

Cette année, la revue Oral Health célèbre son centième « anniversaire de publication ». Sur la scène, internationale, cette revue est considérée comme la voix de la dentisterie canadienne. Il s’agit là de tout un exploit. Alors que d’autres publications ont vu le jour puis disparu, Oral Health est toujours là et se porte mieux que jamais. Tous les mois, Oral Health consacre des articles aux différentes disciplines de la dentisterie, en plus de présenter des articles originaux rédigés par quelques-uns des cliniciens les plus respectés du monde, y compris des Canadiens. Notre publication, si je peux l’appeler ainsi, cherche sans cesse à s’améliorer et à être le type de publication dont tous les Canadiens peuvent être fiers. Et pourtant, il arrive rarement qu’un lecteur envoie une lettre de félicitations aux membres du comité de rédaction ou encore tout simplement un mot pour leur dire « merci pour tel article, c’était très bien ». La plupart du temps, les lettres envoyées ne visent qu’à corriger ou condamner ce qu’un auteur a écrit.

En tant que rédacteur en chef chargé du volet esthétique, ce qui retient surtout mon attention quand je prends connaissance du courrier que nous recevons, c’est le fait que l’on cherche à dénigrer le concept même de la dentisterie esthétique. Nous avons tous lu ou entendu des opinions selon lesquelles les dentistes qui font la promotion des services de dentisterie esthétique ne le font que pour faire rapidement de l’argent et que ces services ne sont pas du tout nécessaires. Il y a même eu un dentiste qui, dans sa lettre, qualifiait ces services de « foutaise ». Est-ce que les patients de ce dentiste lui demandent d’avoir de « laides » dents? Dans l’édition d’avril 2007 d’Oral Health consacrée à la dentisterie esthétique, on pouvait y lire, en exclusivité, un article écrit par le clinicien et auteur de renommée internationale Galip Gurel. Son article et la photo d’accompagnement de son patient en page couverture ont fait d’Oral Health l’envie d’un grand nombre d’autres publications. Mais toutes les lettres qui ont été envoyées par la suite aux membres du comité de rédaction ne portaient essentiellement que sur la photo du patient en page couverture comme s’il s’agissait de matériel pornographique. Un lecteur nous a même qualifiés de « cons » pour avoir placé cette photo sur la page de couverture. Je me demande si ce lecteur a pris la peine de lire l’article.

Je ne crois pas que toute personne qui pratique la dentisterie esthétique peut, en toute honnêteté, qualifier cette discipline de « foutaise ou de bouillie pour les chats ». La dentisterie esthétique se pratique partout et a changé tous les aspects de la dentisterie. Fini les jours où les patients acceptaient tout ce que l’on leur faisait! Aujourd’hui, les patients sont éduqués et exigeants. Ils savent ce qu’ils veulent, se renseignent sur ce qui est disponible et cherchent le professionnel qui peut leur donner le traitement désiré. Dire à un patient, au terme d’un traitement « que c’est beau comme ça, que ça va aller » est chose du passé.

Cela dit, je ne crois pas qu’il y a ou qu’il devrait y avoir une spécialité axée sur l’esthétique. Toute forme de dentisterie devrait tenter de reproduire la nature. Et la nature n’est-elle pas le fondement de l’esthétique? La dentisterie esthétique va beaucoup plus loin que la simple restauration en céramique. Qu’en est-il du niveau des gencives, de la mise en place précise des infrastructures métalliques ou implants, de la configuration occlusale physiologique et de la relation ou du rapport maxillaire-mandibule? Et je pourrais continuer. Ce qui est évident, c’est que toute dentisterie devrait reproduire la nature et que toutes les spécialités dentaires devraient tendre vers l’esthétique dentaire. C’est ce que veulent nos patients.
La dentisterie esthétique a le pouvoir de changer les vies. Et ceux qui ne croient pas que la dentisterie esthétique a ce genre de pouvoir, que tout cela n’est que fumisterie, que la bonne vielle médecine dentaire est devenue un affaire de cons, eh bien je les invite à jeter un coup d’œil sur la photo de la page couverture du présent numéro dans l’espoir qu’ils changent leur perception. OH

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